Livre braille

Le prix du livre unique s’applique désormais aux livres en braille

Livre braille

Le livre en braille : les nouveautés

Le Centre de transcription et d’édition en Braille (CTEB) a annoncé que plus de 2 000 livres en braille seront désormais accessibles au tarif d’un livre classique, ce qui rend justice aux personnes aveugles et mal voyantes. Il s’agit d’une excellente initiative qui permettra à ces personnes d’accéder directement à la lecture en braille, sans être discriminées par un prix plus élevé.

Jusque-là, leur prix oscillait entre 60 et 122 euros. Il sera désormais situé entre 11 et 30 euros. 

Pour Bruno Gendron, président de la Fédération des aveugles de France : «C’est une excellente initiative puisque l’accès à la lecture en braille permet aux aveugles et malvoyants qui le pratiquent d’avoir un accès direct au livre contrairement à de la lecture audio où on a le prisme de quelqu’un qui lit un ouvrage». 

Le livre en braille, l'accesibilité pour tous

D’après le Centre de transcription et d’édition en braille installé à Toulouse, le coût réel d’un livre en braille est de 700 euros. Vendre les livres au prix du marché va supprimer le phénomène discriminatoire vis-à-vis des personnes aveugles et malvoyantes qui devaient payer plus cher » pour le même ouvrage. 

2000 livres seront donc proposés au même prix qu’un livre classique sur le catalogue du Centre de transcription et d’édition en braille.. En France, entre 255 000 et 300 000 personnes lisent le braille soit 15% des 2 millions de personnes aveugles ou mal voyante en France. (Source Fédération des aveugles de France) 

La date symbolique choisie pour lancer l’initiative est la Journée mondiale du braille, le 4 janvier 2023. Il aura fallu attendre 40 ans pour que le prix unique du livre (loi Lang de 1981), s’applique aux livres en braille.


 
Challenge Rugby Fauteuil Toulon

Connaissez-vous le Quad Rugby ?

Challenge Rugby Fauteuil Toulon

C’est un sport pratiqué par des personnes ayant des handicaps lourds tels que la tétraplégie, l’amputation de trois membres ou des maladies dégénératives. Le Quad Rugby est ouvert à tous, hommes ou femmes quel que soit l’âge. 

Agilités.com a donc tout naturellement rejoint les partenaires de la 5ème édition du Challenge Rugby Fauteuil qui a eu lieu au Palais des sports de Toulon en Novembre dernier.

Entretien avec Guillaume MELENCHON

Guillaume MELENCHON, ancien international du XV de France et ancien joueur du Rugby Club Toulonnais se blesse gravement, en 2000, sur une mêlée écroulée lors d’un match avec l’équipe de France. Aujourd’hui en fauteuil roulant, il est devenu le Président du RFCTPM, le premier club de Rugby Fauteuil dans le département du Var et la région PACA. 

Agil’idées : Depuis ce matin, au Palais des sports de Toulon, nous découvrons le Quad Rugby. Quel engagement physique ! On retrouve bien l’esprit Rugby…

Guillaume MELENCHON : C’est vrai, c’est très spectaculaire, et même assez violent. Ce sport a été créé dans les années 70 par des joueurs Canadiens qui avaient envie de contact, de développer un jeu assez spectaculaire. Ils ont inventé ce mélange de règles de hockey, de football américain et de basket. À la base on appelait même ça le « murderball » !

Agil’idées : Pourquoi ce sont surtout des joueurs de Rugby à XV qui sont à l’initiative de ce sport ?

Guillaume MELENCHON : Dans les années 80 et 90, il y a eu beaucoup d’accidents lors des mêlées, avec des cervicales brisées, que ce soit en Europe mais aussi chez les All blacks, les Australiens ou les Sud africains.
À travers le monde, tous ces anciens joueurs de rugby voulaient retrouver une activité avec du contact, du collectif et surtout du travail physique.

« C’est très spectaculaire et même assez violent. À la base on appelait ça le MURDERBALL ! »

Agil’idées :  Cela a-t-il été pour vous une manière de surmonter l’épreuve de votre handicap ?

Guillaume MELENCHON : Quand j’ai eu mon accident je ne voulais pas trop parler de handicap. Mais quand j’ai vu tout ce que ce sport procurait, je me suis dit j’y vais ! Et j’ai créé l’association en 2014.
La section Rugby Fauteuil (Quad Rugby), pour les personnes lourdement handicapées, a intégré le championnat de France en 2015. On commence à avoir une bonne équipe, on part en déplacement, on se découvre de bons restaurants, on retrouve le sport avec tout ce que ça amène de de compétition et de plaisirs.

Depuis 2018, nous proposons aussi du rugby à XIII en fauteuil qui est plus un sport d’évitements, très explosif et très technique pour des personnes faiblement handicapées mais aussi valides.

Agil’idées :  Qui vient pratiquer ?

Guillaume MELENCHON : Tout le monde! Le Quad Rugby et le rugby à XIII sont mixtes. On a une fille dans chaque équipe. Il y a des jeunes. Je pense à Antoine, 12 ans, qui a une maladie un peu rare et qui vient s’entrainer avec nous. Mais on a aussi des personnes de 55 ou 60 ans.

Agil’idées :  Existe -t-il aussi une mixité entre handicapés et valides ?

Guillaume MELENCHON : Au Quad Rugby, il existe surtout une mixité à l’entrainement. On a des stagiaires STAPS qui viennent et du coup ils se mettent avec nous, ils font le nombre et ils nous mettent sous pression. Ça c’est uniquement pour l’entraînement mais pas en compétition officielle.

Le rugby à XIII en fauteuil, lui, est ouvert aux handicaps «plus léger», amputé d’une jambe ou avec une malformation . Et là on a le droit de mélanger handicapés et valides.
Nous avons par exemple Romain qui a une «spina» et sa soeur Lisa qui, elle, est valide,
et ils jouent tous les deux ensembles.

Donc oui, notre club est ouvert à tout le monde, aux handicapés, aux jeunes, aux vieux, aux hommes, aux femmes, aux valides, à tous ceux qui sont motivés et qui ont envie !

guillaume melenchon et les jeunes

« Il y a une partie sportive, on leur explique les règles, on fait des matchs et puis à coté on
discute en petit groupe.
Le RFCSchool veut briser les clichés, démystifier le handicap »

Agil’idées :  Votre association s’investit auprès des jeunes avec le programme le RFCSchool…

Guillaume MELENCHON : En fait on s’est vite rendu compte que les enfants adorent quand on les met sur des fauteuils. Pour eux c’est un peu comme des auto-tamponneuse ! Ils se «rentrent dedans», ils n’ont pas à faire attention. Dans la vie de tous les jours, il y a beaucoup de parents qui disent quand ils croisent quelqu’un en fauteuil « Attention les enfants ! Attention au monsieur !» Au club, il n’y a pas à faire attention ! On se fonce dedans, on s’amuse et puis on parle un peu du handicap. Il y a une partie sportive, on leur montre les manipulations, on leur explique les règles, on fait des matchs et puis à coté on discute en petit groupe. Ils peuvent poser des questions : comment on fait pour se doucher ? Comment on fait pour se lever? Pour dormir ?Tout est fonction des âges. Dès qu’on rentre dans les lycées se sont des questions plus «adultes». Le RFCSchool veut promouvoir le vivre-ensemble, briser les clichés, démystifier le handicap en particulier et valoriser le handisport à travers des ateliers ludiques inclusifs.

Agil’idées : Vous avez le sentiment de modifier le regard que l’on porte sur le handicap ?

Guillaume MELENCHON : Moi je ne suis pas là pour modifier «le regard», mais pour passer un moment avec eux et parler du handicap à travers le handisport d’une façon ludique. Nous n’avons pas la prétention de dire on va changer le regard du monde ou le regard des jeunes. C’est sûr ces échanges nous font du bien. On n’a pas envie de se mettre dans notre coin entre «Handi». Je crois qu’on change son regard quand on a des actions communes. Moi je prends souvent le bus et je croise des jeunes qui disent : «Tiens maman c’est lui qui nous fait le Quad Rugby !» Et même souvent c’est les mamans qui disent : « mon fils m’a demandé de lui acheter un fauteuil !

RUGBY FAUTEUIL CLUB TOULON PROVENCE MEDITERRANEE

Entretien avec Bernard TARASSO

Entretien avec Bernard TASSARO

Le sport est une activité très importante pour les personnes handicapées, car il permet de maintenir une bonne condition physique et de développer des compétences sociales et émotionnelles.

Où en est-on de l’accessibilité à l’activité sportive en France ? Question à Bernard Tassaro, Président du comité régional Sud Provence-Alpes Côte d’Azur.

Agil’idées : Faire du sport quand on est en situation de handicap, est-ce facile en France ?

Bernard TASSARO : On a un peu de retard en France en terme de sensibilisation au handicap, notamment concernant le respect des accessibilités. Regardez la piste du Palais des sports, on a été obligé de faire des aménagements pour faire entrer des joueurs en fauteuil pour jouer au rugby. L’accessibilité, c’est l’ennemi numéro 1 qu’on rencontre partout. Par exemple, je ne vous parlerai pas des piscines… c’est dramatique !

Joueurs de Quad Rugby

« On a mis longtemps pour le comprendre en France mais finalement on est arrivé à expliquer que tous les handicapés
doivent pouvoir pratiquer un sport. »

Agil’idées : Avant même les questions d’accessibilité, il y a l’idée même de pouvoir pratiquer un sport en étant handicapé…

Bernard TASSARO : Le sport est un des moyens qui permet à une personne en situation de handicap de s’exprimer et de retrouver une certaine autonomie et indépendance. On a mis longtemps pour le comprendre en France mais finalement on est arrivé à expliquer que tous les handicapés doivent pouvoir pratiquer un sport. On a près de 50 activités sportives donc ça veut dire que tous les handicaps peuvent pratiquer à différents niveaux. Il y a le loisir et même le haut niveau et heureusement que le haut niveau est là parce que c’est quand même eux qui nous ramène pas mal de médailles !

Agil’idées : Le sport est-il un terrain privilégié pour créer de la mixité entre valide et non-valide ?

Bernard TASSARO : C’est un véritable enjeu. Aujourd’hui les handicapés jouent souvent entre handicapés. Mais certains sports permettent cette mixité. C’est possible avec le Rugby à XIII en fauteuil qui est pratiqué au Rugby Fauteuil Club de Toulon. Le jeu à 13 est assez fabuleux parce que même si on doit limiter le nombre de valides ça permet de jouer ensemble.

Mais il y a d’autres sports qui permettent de jouer ensemble : prenez le tennis, vous pouvez jouer avec des valides sans problème. Le tennis fauteuil est un sport comme
un autre qui a en plus son propre «handicap» : la raquette ! Et croyez-moi c’est pas facile.

La préparation des prochains jeux olympiques et paralympiques de 2024 en France va permettre de mettre en lumière de nombreuses activités. Oui, en situation de handicap, on peut pratiquer le sport !

 
La Fédération Handisport